Qui s'est essayé à fabriquer des masques?
Pour ma part, j'ai laissé ma fille spécialisée dans la confection fabriquer le patron puis le masque! Nous voilà équipés tous les 5.
Et même s'il y a polémique sur les normes depuis cette fabrication maison (normes périmées depuis début avril du fait d’avoir une couture au milieu du masque), je reste persuadée que ce type de masque ne présente pas davantage de risques que les normes actuelles AFNOR. L'usage que je pourrai en faire ne sera pas d'ordre sanitaire à proprement parler! A préciser que ce masque double épaisseur permet d'y glisser un filtre à l'intérieur ce qui fait augmenter sa performance en matière de retenue de projection de gouttelettes... A ce sujet, nous voyons beaucoup et tout et son contraire. Alors, je préfère porter mon attention sur le contraire plutôt que sur le tout. Et pourtant, malgré ce choix, je suis en train de friser le burn-out d’informations.
Et cette réflexion me donne une belle transition sur un sujet du même ordre. J'ai vu pas mal de propos circuler au sujet de la gratuité des masques! Et OH MAMA MIA (expression italienne qui exprime une émotion intense de diverses sortes: l'étonnement, la peur, la contrition, la joie...). Mon mouvement intérieur était le questionnement, le doute, l'incertitude, la méfiance.... Bref, toutes les émotions y sont passées.
Je sais, ce n'est pas bon de lire les commentaires qui ne me paraissent pas justes pour moi. Et la gratuité, cela me pousse à comprendre ceux qui veulent que ces masques soient gratuits à tout prix! Oui oui, j'ai bien dit GRATUIT... mais pas à tous les prix.
Et en même temps, je me pose la question de savoir pour quelle raison la maire de Nantes par exemple nous signale que les masques gratuits commandés au Portugal ne tarderaient plus à arriver sur le territoire français!
Non pas que j'ai une dent contre Mme Le Maire. Elle fait son job en tout bien toute honneur! Il est important d'avoir des intentions honnêtes... Cependant, ce qui me chagrine, c'est de ne pas avoir toutes les informations en transparence...
Finalement, quand on parle de gratuité, est-ce véritablement gratuit? A-t-elle fait un casse dans des usines portugaises pour ramener dans son avion privé des milliers de masques ? Ou, encore, a-t-elle choisi l’affaire des masques au moindre coût en achetant chez les portugais qui ont une main d’œuvre pas cher, et pardon d’offusquer ceux qui sont portugais… car oui, ça me fait poser question.
Non mais… quelle est donc notre logique de marché ? Quelle est-elle en cette période incertaine ?
Et là, je me dis : c’est tromper les citoyens que de leur dire que c’est gratuit ! Car, rien n’est jamais gratuit... Juste le sourire… et encore…
Ce serait intéressant de l’entendre dire que ça a un coût ! Et qu’elle n’a pas sorti les sous de son porte-monnaie…
Et que ces masques ont coûté tant et qu’ils ont été achetés avec… quel argent au fait ? Venons-en aux faits !
J’aimerai parfois que les citoyens soient mêlés à certaines « affaires » et cette affaire de masque doit être visible chez l’utilisateur qui en fera bon usage pour sa santé et celle des autres. Qu’il en connaisse la part d’euros qu’il a mise dans l’achat et sous quelles conditions (faire venir des masques du Portugal : pourquoi ? Il ne s’agit pas d’être sectaire là mais comprenons l’enjeu derrière ces circuits de distribution). Se poser de telles questions serait chouette. En tout cas, pour ma part, je me sentirais moins ignorante et davantage investie dans les tribulations du monde, de la société. Je n'ai pas d'informations là-dessus et je ne vais tout de même pas passer ma journée à connaître le pourquoi du comment! Une annonce claire et précise aurait suffi à calmer ma charge mentale.
Et j’ai presque envie de dire que je me sentirais citoyenne à part entière si les choses étaient dites de manière claire et sans détour car j’aurais donné mon consentement, celui d’être responsable entièrement dans l’acte de porter ce masque dit « gratuit ».
La transparence ! Voilà ce qui manque à la société ! Le système est si complexe que je n’ai plus accès à la réalité. Cette dernière est sans cesse déformée. Et voilà la raison pour laquelle je remets tout en question ! Je ne peux pas me responsabiliser ni m’engager si j’attends tout du gouvernement, des institutions, des agences de normes, des avis des experts en fixation des prix, des spécialistes en épidémies, des experts en fabrication de masques…. Bref, je subis ! Je m’infantilise en donnant le pouvoir à ceux qui ont la connaissance dans tel et tel domaine.
N’étant pas spécialiste, je m’en remets à ce qu’on me dit à droite et à gauche, et au milieu même. Je peux aussi fonctionner autrement… et c’est ce que je tente de faire depuis une dizaine d’années. Je prends les connaissances qui sont justes pour moi, c’est-à-dire celles qui me parlent… qui font écho en moi. Et cette façon de fonctionner n’est vraiment pas simple car je suis tiraillée dans tous les sens dans ce monde aux 7 milliards de regards
Et pour en revenir à nos moutons, ne nous arrêtons pas à la gratuité car derrière chaque fabrication, il y a un coût. Et ce coût fait référence à des critères que l’homme a posés… qui ne me conviennent plus.
Faire travailler des employés de confection à la chaîne devant des machines bruyantes, un environnement tendu où les tâches sont minutées… c’est ce qui est en train de se passer dans nos usines en France et ailleurs. Je m’intéresse à la question car j’ai une fille en étude dans ce secteur ! On demande une meilleure considération auprès de nos soignants, n’oublions pas non plus la « petite » main d’œuvre à qui on met la pression en ce moment pour fabriquer des masques en un temps record ! Je parle des salariés là ! Mais parlons des étudiants aussi ! Car le sujet sera encore un peu plus édulcoré ! Nos étudiants en confection, censés faire leur projet de fin d’étude dans une entreprise sont réquisitionnés pour faire des masques ! Mais dans quel monde vit-on ? Et ma fille, supposée faire son stage à partir de la mi-mai à Londres pour monter son projet de modéliste voit son voyage annuler et on lui demande de retourner au Lycée pour faire des masques ! Mais dans quel monde vit-on ? Et comprenez bien mes propos : que les communes chantent haut et fort que les masques seront déposés gratuitement dans la boîte aux lettres de chaque citoyen, c’est louable mais voir à quel prix cette situation est réalisable, c’est déprimant. Ne parlons même pas des bénévoles qui ont eu une intention belle et plein d’élan pour faire leur part… C’est chouette encore une fois…
Je vois ce que vous ne voyez pas. Je peux aussi ne pas voir ce que vous voyez. Et de ma place, de ma position, voir ceux qui sont en train de s’insurger par ce que les masques dans les commerces ne sont pas gratuits ou sont trop chers ! C’est comique à en faire pleurer. Certes, il y a des abus et en même temps, portons-nous notre regard là où il faudrait ? Notre responsabilité de citoyen sur la terre que nous empruntons est essentielle pour faire bouger des repères obsolètes.
Et nous pourrions calquer mes propos sur bien des secteurs d’activités : les agriculteurs, les artisans quel que soit leur métier… croissance ou décroissance, nous ne posons pas notre regard au bon endroit.
Allez, là, j’ai fait passer mon point de vue davantage en défouloir. Et ça fait du bien !
Et merci à celles et ceux qui m’ont lu. J’ai pu peut-être un peu délié pour mieux relier mes idées grâce à cette pause écriture.
Et ceux qui auraient manqué mon reportage photos de "fabrication de masques" en confinée, c'est en lien en appuyant sur le bouton >>>
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