Et oh misère, mon ordi un peu flemmard en cet instant de grisaille à l'intérieur et à l'extérieur me donne une leçon de patience! Il rame comme pas permis alors que j'étais en train d'aligner mes derniers mots sur un défi photos!

Il teste un peu de ma matière grise pour vérifier si je tire grise mine. Qu'à cela ne tienne, je ne vais pas lâcher et commencer un nouveau chapitre qui sera différent de celui que je viens d'écrire (car disparu en 1 seconde! après avoir organisé mes idées 1/2 heure!). Quelle idée d'avoir improvisé sur mon mur sans garantie. Quelle idée est venue donc chez mon ordi de couper court à mon élan inspiré...

Je reprends donc mon écriture sur un défi-photos réalisé il y a quelques jours.

Je souhaite vous partager l'idée et la perception que je fais de mon désir renouvelé de faire de la photo. De nombreuses visions assez fausses naissent chez certains qui pensent que photographier les mêmes lieux n'a rien de motivant. Pour ma part, j'adore photographier encore et encore des lieux déjà photographiés. Ma devise est simple : le beau est partout et les lieux, même s'ils restent les mêmes ne sont jamais pareils La nature est sans sans cesse en mouvement malgré une observation erronée d'un semblant de statique. Météo, saisons, perspectives sont si changeantes que le cliché n'est plus "un cliché". Il est singulier, nouveau, unique à chaque instant... Quand le photographe découvre cela, il ne s'ennuie plus jamais et s’enivre de déclenchements pour capter ce qui l'habite à travers une attention, un élan, une émotion.

Un photographe n'est plus le même face à la technique. Je ne suis pas dépendante de la technique, elle devient dans sa totalité à mon service pour obtenir ce qui me convient. Et écrire cela en quelques mots a toute son importance car il m'est arrivé souvent de croiser sur mon chemin des personnes me montrant leur cliché en lâchant "Moi je n'ai pas ce matériel sophistiqué". Pour tout vous dire, je n'ai jamais possédé un matériel dernier cri. J'ai exploité boîtier et objectifs en fonction de mes humeurs sans jamais me mettre dans la course de la performance. Ce qui compte avant tout, c'est mon regard et la perception que je fais du monde dans lequel je vis. Et je choisis les objectifs (pas plus de deux) en fonction de ce regard que je porte sur le monde.

Et étonnamment, prendre des photos est un jeu d'enfants après des années de prises de vue. Je joue avec comme c'est pas permis. A mes débuts, je sortais du cadre en voulant produire des effets non conventionnels et me tester. Ensuite, confrontée dans des communautés où des débats allaient bon train, j'ai testé le cadre si l'on peut parler ainsi

Et après toutes ces années, je m'amuse sans tenir compte de règles rigides, des règles des tiers, des règles de centrages... Et c'est là que je m'amuse vraiment, sans jamais avoir de lassitudes ou d'ennuis... car mêmes les ennuis deviennent une opportunité pour exploiter ce que j'en retire.

Venons-en au concret. J'ai eu parfois la mauvaise surprise d'être "tourmentée" par de la buée sur mon objectif. Un petit chiffon passé rapidement traitait le problème jusqu'au jour où j'en ai fait une opportunité! Et quel charme... J'en ai même rajouté puisque je souffle désormais sur mon objectif pour obtenir un effet réussi sur un cliché en "buée". Nul besoin d'avoir un filtre ou de produire des post-effets... Tout se joue dans le spontané : il suffit d'avoir l'idée.

Et sur les clichées suivants, c'est à cela dont je me suis amusée dans le défi : vous montrer que tout est possible du moment que je désire fermement et sûrement être créative.

J'ai donc arpenté les mêmes chemins empruntés des fois et des fois et j'ai photographié. La pluie s'est montrée taquine et m'a poursuivie depuis Port-Barbe jusqu'à la Desnerie à la Chapelle sur Erdre. Qu'à cela ne tienne, j'avais plus d'une clé dans mon sac pour rendre le parcours agréable. J'ai soufflé, non pas sur mes doigts pour les réchauffer, mais sur la lentille pour l'embuer. Et cette clé à la portée de tous, vous comprenez?

Et vous, qu'en dites-vous? Cela vous tente de souffler sur vos lentilles pour voir le monde différemment?